La revue belge Alter Echos publie un hors-série consacré au sans-abrisme.
La problématique du sans-abrisme est de longue date principalement gérée sous le prisme de l’urgence. Aux chutes annuelles des températures, on répond par des plans hiver ou autres plans grand froid. Les « crises » migratoires sont « solutionnées » par l’ouverture passagère de nouvelles places en centres d’accueil et par les bonnes volontés citoyennes. Avec la crise sanitaire, nombre de dispositifs humanitaires et temporaires ont vu le jour. L’action d’urgence, tant publique que privée, a pour habitude de combler les trous que l’on a laissés se former dans nos filets de sécurité, de panser les maux sociaux voire de se révéler un outil de communication efficace pour montrer que l’on agit – et qu’importe, finalement, les résultats de cette action sur le long terme.
Aujourd’hui, alors que des dispositifs temporaires mis en place pendant la période de confinement touchent à leur fin et que d’autres sont prolongés provisoirement, l’enjeu, pour les pouvoirs publics, consiste à (re)prendre à bras le corps leurs intentions de mettre fin au sans-abrisme grâce à des politiques structurelles dans le champ de l’action sociale, mais aussi du logement – car sans prévention des expulsions locatives d’un côté, sans accessibilité à des logements dignes et abordables de l’autre, rien ne sert de courir. Des politiques structurelles souvent annoncées, moins souvent mises en oeuvre.
Le sans-abrisme recouvre une réalité multiple. Sa gestion et sa prise en charge par le monde politique et le secteur associatif en Belgique francophone le sont tout autant. Ce numéro hors-série d’Alter Échos, constitué à partir de plusieurs années d’archives de notre revue, fait le point sur ces questions, sur les débats qu’elles soulèvent et sur les innovations qui surgissent dans le travail social.