Dans un article publié en 2016, Caroline Izambert interrogeait les logiques de tri à l’hôpital public.
Résumé : La législation reste protectrice et les acquis de la loi de la CMU garantissent encore, au moins théoriquement, l’accès à une protection maladie pour le plus grand nombre. Néanmoins pour les catégories les plus stigmatisées et les plus fragiles dont la démonstration de la couverture sociale pose des difficultés, comme les étrangers récemment arrivés sur le territoire, un travail idéologique de transformation de l’éthique médicale est mené au cœur même de l’institution hospitalière pour délégitimer le principe même de leur accès aux soins. Il fait porter sur les soignants, sous couvert d’éthique, la responsabilité de l’exclusion de ces catégories de population, au nom d’une conception curieuse du bien commun, les soins des uns étant présentés comme une menace pour les soins des autres.