Le champ des addictions est travaillé par les dynamiques du vivant et les troubles du commerce des hommes accentués par les angoisses collapsologiques du temps (crise climatique, raréfaction des ressources, érosion de la biodiversité…). L’environnement technologique et consumériste, la transformation des modes traditionnels de socialité, la digitalisation des interactions, l’éloignement des centres de décision, les inégalités d’accès aux ressources, contribuent à un effondrement de sens, à une altération du pouvoir d’agir et des capacités d’auto-régulation,
Fortement liées à des problématiques psychosociales, à la précarité et à des comportements à risques (tabagisme, mauvaise alimentation, faible activité physique, abus d’alcool ou de drogues…), les maladies chroniques, maintenant à l’origine de 71 % de la mortalité globale, invitent à faire de la promotion de la santé mentale et de la prévention une priorité. Ces troubles et facteurs de risques tendent à se regrouper et à se renforcer mutuellement en partie du fait de facteurs causaux communs comme l’adversité sociale ou l’adversité infantile. C’est particulièrement évident avec les addictions, ces tentatives maladaptatives de faire face à un environnement stressant, douloureux ou pathogène.
Face à la complexité, à la fois physique et psychosociale, des causes et symptômes de ces maladies, toute approche segmentée doit laisser place, dans la proximité et la durée, à des approches pluridisciplinaires, centrées sur la personne dans sa globalité, intégrées et collaboratives, selon un modèle de soins en 4 C (collaboratif, coordonné, continu et centré sur la personne). Il faut donc « mettre l’usager au centre » des actions et l’éloge de la transversalité est devenu incontournable. Pourtant la segmentation persiste, pourquoi l’approche coopérative est-elle si difficile à mettre en œuvre ?