Par la Ville de Montreuil
Rédigée par Barbara PERELMAN, coordinatrice Atelier Santé Ville (ASV) / Contrat Local de Santé (CLS)
PROBLÉMATIQUE & CONTEXTE
En 2020, le programme de la majorité municipale prévoyait un « Check-up santé » pour les jeunes atteignant la majorité : le D’clic santé.
Une enquête sur les besoins en santé des Montreuillois·es âgé·es de 16 à 25 ans a été menée en 2021 conjointement par 3 Directions : la santé, la jeunesse et la modernisation évaluation organisation. Celle-ci a mis en évidence :
– des problématiques de consommation de produits toxiques et d’addictions (chicha, tabac, cannabis, protoxyde d’azote, écrans, etc.) ;
– une absence de couverture sociale pour 26% des jeunes répondants ;
– l’ignorance des structures municipales de santé pour 40% d’entre eux·elles ;
– un manque de suivi régulier chez le·la médecin pour 38% des jeunes.
Par ailleurs, notre constat était que la santé n’était pas une priorité pour les jeunes, ceux·celles-ci ayant peu fréquemment des pathologies les amenant à consulter. Cependant, quand les jeunes avaient besoin de soins, le problème de l’accès aux droits se posait de fait dans l’urgence (pas de couverture de base, de mutuelle, etc.).
OBJECTIFS
L’action consiste en un parcours de santé au sein des Centres Municipaux de Santé (CMS) de Montreuil, pour les jeunes de 18 ans, incluant des consultations de base (infirmier·ère, médecin généraliste, bilan sanguin, dépistage bucco-dentaire) et des consultations additionnelles en fonction des besoins (diététicien·ne, médecin spécialiste, travailleur·euse social·e, psychologue, conseiller·ère conjugale et familiale, etc.).
A l’issue de ce parcours, tous les jeunes se voient proposer, si besoin, un·e médecin traitant (en CMS ou en libéral) et une couverture sociale (la mutuelle partenaire de la ville est proposée).
RACONTEZ VOTRE PROJET…
Les premières actions ont été une communication municipale en direction des jeunes en avril 2022 (site internet et réseaux sociaux de la ville, affichage) et l’implication des professionnel·les de santé des CMS (information, formation à la cotation des actes, etc.). Suite à la communication initiale, 10 RDV ont été pris.
Un courrier postal du Maire envoyé à la population-cible est venu appuyer cette communication. Parallèlement, la population-cible a été élargie aux 18-25 ans. Les prises de RDV ont augmenté, atteignant 80 en septembre.
Une communication ciblée a également été faite au sein des structures jeunesse de la ville, et lors d’événements à destination de la population, tels que le Forum santé, qui a eu lieu le 29 juin.
RÉSULTATS & PERSPECTIVES
Par rapport aux objectifs, quels résultats ont été obtenus ?
Les objectifs fixés étaient l’inclusion de 100 jeunes dans le parcours la première année (sur environ 1 000 jeunes de 18 ans sur la ville).
Le projet a démarré en avril 2022. En septembre, 80 jeunes ont pris un RDV, 59 ont déjà bénéficié d’au moins un acte (par exemple, consultation avec un·e médecin, infirmier·ère, dentiste, etc.). Parmi ces jeunes, 43% habitent en Quartiers Politique de la Ville (QPV) alors qu’ils·elles représentent 28% de la population de la ville. Ils sont donc surreprésentés sur le dispositif.
Avez-vous observé des effets inattendus ?
Sur les 59 jeunes ayant déjà consommé au moins un acte au 10 septembre 2022, 3 pathologies ou situations graves ont été repérées, et les jeunes orienté·es vers l’hôpital ou des spécialistes de CMS.
Nous observons finalement peu de problèmes d’accès aux droits/aux soins, contrairement à nos attentes. Les jeunes ayant recours au D’clic santé n’étant pas les plus éloigné·es du soin, le biais de recrutement est envisagé. Cependant, beaucoup de jeunes de 18 ans et plus sont encore sur la carte vitale de leurs parents, ce qui peut représenter un frein au recours aux soins (notamment pour des raisons de confidentialité).
Quelles sont les perspectives de l’action ?
Une évaluation sera effectuée en fin d’année 2022, pour évaluer l’impact du dispositif après 9 mois de déploiement.
Une communication ciblée est prévue au sein de l’Institut Universitaire de Technologie (IUT), des 4 lycées de la ville, et des partenaires travaillant auprès des jeunes (Mission locale, etc.) pour une poursuite de l’action.
Si un autre territoire souhaitait reproduire votre action, quels conseils lui donneriez-vous ?
Concernant les conditions de réussite, l’action implique une forte volonté politique, une adhésion des professionnel·les impliqué·es et un réseau partenarial dynamique et pré-existant.
La réticence des jeunes, pour qui la santé n’est pas une priorité, peut être un obstacle.
Sans Permanence d’accès aux soins de santé (PASS) au sein des CMS, se pose la question de la prise en charge des consultations, mais également celle des consultations non remboursées (diététicien·ne, psychologue, etc.).
FICHE-IDENTITÉ DE L’ACTION
Porteur de l’action :
Le Centre Municipal de Santé : Pierre-Etienne MANUELLAN (médecin) et Marianne GALERNE (infirmière).
Territoire d’intervention :
Ensemble de la commune, avec un focus sur les QPV.
Cadre(s) d’intervention politique(s)/politique(s) dans lequel s’inscrit l’action :
Cette action s’inscrit dans une communication globale en faveur de la jeunesse montreuilloise, « Montreuil s’engage : emploi, santé, éducation, loisirs… 21 000 jeunes concerné·es ».
Elle s’inscrit également dans le Contrat Local de Santé (CLS) 2018-2022, dans l’axe « Parcours de santé » et de manière transversale dans les axes « Prévention et promotion de la santé », « Addictions, santé sexuelle et lutte contre les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) », ainsi que dans l’Atelier Santé Ville (ASV), pour favoriser l’accès aux soins des habitant·es des QPV.
Public visé :
Initialement, l’action visait les jeunes ayant 18 ans dans l’année. Elle s’est ensuite ouverte aux 18-25 ans.
Partenaires opérationnels :
Le Conseil départemental (vaccins), un laboratoire d’analyse médical ayant une convention avec les CMS, le Centre Hospitalier de Montreuil, Proses (Association Prévention des Risques Orientations Sociales Échange de Seringues). D’autres partenaires seront à identifier selon les besoins identifiés.
Partenaires financiers :
La Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) (financement des actes pour ceux·celles qui ont la sécurité sociale) et des mutuelles.
La ville prend en charge tous les actes non remboursés (diététicien·ne, psychologue, etc.), l’intégralité des frais pour les patient·es sans couverture sociale, le ticket modérateur pour ceux·celles sans complémentaire santé.
Précisez la gouvernance de l’action :
La gouvernance repose sur des réunions politiques (cabinet du Maire, élues à la santé et à la jeunesse) et des réunions techniques (directions de la santé, jeunesse, communication).
TERRITOIRE
Votre action s’inscrit-elle dans une dynamique territoriale de santé ?
X Un Atelier Santé Ville
X Un contrat local de santé
X Un conseil local de santé mentale
Autre (précisez : …)
Le territoire est-il couvert par un contrat de ville ?
X Oui
Non
Ne sait pas
Si oui, votre action s’inscrit-elle dans le contrat de ville ?
Oui
X Non
Ne sait pas
AUTRES RESSOURCES
Le diagnostic santé de Montreuil (2018)
L’enquête santé des jeunes de Montreuil (2021)
Le réseau d’acteurs et actrices de la ville, notamment au sein des CMS
CONTACT RÉFÉRENT
Prénom Nom
Barbara PERELMAN
Fonction
Coordinatrice ASV / CLS
Structure
Ville de Montreuil
Tél
01 48 70 67 93
Mis à jour en février 2023