Par l’Atelier santé ville de Matoury

Repères

Statut du projet : en cours de mise en œuvre

Échelle : un quartier prioritaire de la politique de la ville

Thématiques traitées : accès aux droits et aux soins, périnatalité

Public visé : femmes enceintes habitantes du quartier

Partenaires opérationnels : PMI, un diététicien, un ostéopathe, CAF, association Guyane Allaitement

Partenaires financiers : commune, hôpital, collectivité territoriale de Guyane, ARS

Contexte

Le suivi prénatal est une problématique prioritaire pour l’ensemble de la Guyane. Un suivi tardif, en moyenne après quatre mois de grossesse, entraîne des problèmes en cascade, d’autant plus importants quand les femmes n’ont pas ou plus de droits ouverts.

Depuis plusieurs années, le centre de protection maternelle et infantile (PMI) de Matoury souhaitait délocaliser ses consultations pour être au plus près du public, constatant que les habitantes de quartiers excentrés ne se déplaçaient pas et n’observaient pas un suivi régulier de leur grossesse. Dans le cadre du comité technique du CLS, l’ASV, la PMI, l’hôpital et la Caisse générale de sécurité sociale de Guyane ont développé un projet pour améliorer l’accès aux soins des femmes enceintes du quartier de Balata. Quartier prioritaire de la politique de la ville et excentré du bourg où se situe un centre PMI, il a été choisi parce qu’aucun médecin n’y était présent et qu’un local municipal était disponible.

Objectifs

> Développer la coordination des acteurs de santé pour renforcer une offre de santé accessible

> Améliorer le suivi périnatal des femmes d’un quartier excentré

Description de l’action

Depuis 2013, une sage-femme de la PMI assure des consultations dans le quartier de Balata, dans un local mis à disposition gratuitement par l’hôpital (où est également située la PASS). Les premières patientes ont été repérées grâce aux visites à domicile réalisées par le personnel de la PMI. Rapidement, l’information de l’ouverture de cette « antenne » de la PMI a circulé au sein du quartier. La demande croissante a nécessité d’augmenter le nombre des consultations : d’abord hebdomadaire, la fréquence a augmenté à deux demi-journées par semaine.

 

Pour compléter ses consultations, la sage-femme a proposé des séances d’ostéopathie, afin de répondre à des situations (douleurs, troubles fonctionnels) qu’elle ne pouvait pas traiter avec ses moyens. La consultation auprès de l’ostéopathe est ouverte aux femmes enceintes, aux mères et, depuis 2015, aux nouveau-nés, après orientation par la sage-femme. L’évaluation auprès des patientes suivies a montré une amélioration de leur état de santé, en particulier un meilleur confort et une réduction de la douleur. Pour les nouveau-nés, l’ostéopathie est bénéfique pour des pathologies telles que les régurgitations, les maladies ORL, les troubles de sommeil, …

La sage-femme peut également orienter ses patientes vers un diététicien. Déjà partenaire de l’ASV dans le cadre de consultations pour les enfants, le diététicien a augmenté ses temps de consultation pour les ouvrir au public des femmes enceintes orientées par la PMI.

 

Pour compléter le travail individuel mené lors des consultations, l’ASV a organisé des ateliers collectifs à partir de 2014. Autour de petits déjeuners, ces échanges visaient à apporter des informations aux participantes sur leurs droits, sur la parentalité ou sur l’allaitement. Des ateliers ont été animés par une conseillère en économie sociale et familiale et une assistante sociale de la CAF ; d’autres par l’association Guyane Allaitement.

Résultats

> Consultation sage-femme bi-hebdomadaire : plus de 400 consultations en 2014.

> Augmentation du volume global de consultations auprès de la sage-femme PMI (les femmes enceintes qui consultent à Balata n’étaient pas suivies dans le centre PMI du bourg).

> Couverture complète du public des femmes enceintes du quartier de Balata.

> Consultation bi-mensuelle d’un ostéopathe : en 2014, 30 patientes et 38 nouveau-nés suivis.

> Évaluation qualitative positive des séances d’ostéopathie : baisse d’au moins 2 points sur une échelle de la douleur de 0 à 10 déclarée par les patientes.

> Consultation mensuelle d’un diététicien : en 2014, 71 rendez-vous pris, 35 honorés.

> Ateliers collectifs animés par la CAF Guyane ou l’association Guyane Allaitement : 6 réalisés en 2014, réunissant chacun en moyenne 30 parents.

Perspectives

> Suite à l’accouchement, il y a souvent une rupture du suivi puisque les consultations pour les nouveau-nés ont lieu au centre PMI du bourg : il est prévu de mettre en place des consultations puéricultrices de la PMI à Balata, sur le même modèle que les consultations sages-femmes.

> À l’échelle de la ville, la PMI souhaite reproduire ce projet de délocalisation des consultations sur le quartier de Cogneau Lamirande, autre quartier prioritaire de la politique de la ville. Le manque de personnel de la PMI et la recherche d’un local retardent ce déploiement. Pour pérenniser le projet, il s’agirait de repenser les modalités d’intervention et les organisations de travail, afin que le projet ne tienne pas sur les seules volontés individuelles.

Facteurs de réussite / Conseils pour reproduire ce projet

> Mettre en place des espaces où les professionnels médicaux et non-médicaux puissent se rencontrer. Dans l’expérience présente de Matoury, le comité technique du CLS a permis d’aborder des solutions concrètes, alors que la discussion entre le Département et la Ville pour la délocalisation des consultations de la PMI restait bloquée à un niveau politique.

> S’appuyer sur le dynamisme et l’envie des professionnels.

> Adapter l’organisation d’un service selon son déploiement sur le territoire.

> Établir des partenariats opérationnels, portés politiquement.

Aller plus loin

> Récit d’expérience (publié par la PnrASV en octobre 2016)

Contact référent

Pascale Delyon

Chargée de mission Santé Précarité, coordonnatrice ASV/CLS

Ville de Matoury

 

pascale.delyon@mairie-matoury.fr

0594 38 65 28

 

 

Complété le 5.10.2016