L’observatoire national de la vie étudiante a mené une enquête sur les conditions de vie des étudiants pendant la crise sanitaire.
Résultats : L’enquête menée par l’Observatoire national de la vie étudiante sur le ressenti des étudiant·e·s pendant la période de confinement montre que la crise sanitaire a eu d’importants effets sur leurs conditions de vie : nombreux sont celles et ceux – notamment parmi les plus jeunes – ayant fait le choix de rejoindre leur famille, bénéficiant ainsi, pour une majorité, d’aides plus nombreuses et de conditions de logement dans l’ensemble plus favorables. Ce retour à une forme de cohabitation contrainte par les évènements n’a toutefois pas empêché pour certain·e·s l’existence de conflits ou encore la nécessité de s’occuper d’un proche malade, autant d’éléments qui ont pu perturber le suivi des études.
Les signes de détresse psychologiques ont été dans l’ensemble plus nombreux dans la population étudiante pendant cette période de confinement, de même que la consommation d’alcool ou le renoncement aux soins. La formation à distance, mise en place dans la plupart des établissements, a permis de révéler de nouvelles inégalités au sein de la population étudiante : avec le développement des cours en mode distanciel, disposer d’un ordinateur personnel, d’une bonne connexion internet ou encore d’un environnement calme, sont devenus particulièrement essentiels pour la réussite de chacun·e. Les étudiant·e·s étranger·e·s, par l’éloignement de leur famille et leurs conditions de vie et de travail plus précaires, apparaissent ainsi comme les grand·e·s perdant·e·s de la crise sanitaire.
La perte ou la diminution de l’activité salariée, l’annulation ou le report des stages ou encore l’interruption des mobilités internationales ont également transformé l’expérience étudiante, fragilisant davantage les catégories les plus précaires. Ces transformations ont également généré des inquiétudes particulièrement importantes parmi les étudiant·e·s en fin d’études, allant jusqu’à modifier, pour certain·e·s, leurs projets d’orientation et d’insertion. Les effets de la crise pourraient ainsi se faire sentir encore longtemps sur la population étudiante.