Par la Ville d’Eragny-sur-Oise
Contexte de l’action
Au vu du climat scolaire difficile, notamment concernant les relations compliquées filles-garçons évoquées par l’équipe éducative du collège Léonard de Vinci (implanté dans un quartier prioritaire de la politique de la ville-QPV) à Eragny-sur-Oise, la coordination santé de la Ville a proposé de travailler ce sujet. Avec les réseaux sociaux qui font aujourd’hui partie intégrante de la vie des jeunes, certains sont victimes de rumeurs, d’autres sont stigmatisés pour leur orientation sexuelle, certaines subissent du sexisme, d’autres sont harcelés ce qui aboutit parfois à la dégradation des liens filles-garçons, à de l’isolement, à un sentiment de mal-être, au décrochage scolaire ou encore à de la phobie scolaire.
Fiche-identité de l’action
Porteur du projet : Ville d’Eragny-sur-Oise (service santé)
Statut du projet : achevé
Échelle : un collège situé en QPV
Thématiques traitées : égalité fille-garçon, harcèlement
Public visé : jeune
Partenaires opérationnels : association En avant toute(s), Collège Léonard de Vinci, association de prévention spécialisée La Sauvegarde 95
Partenaires financiers : Programme de réussite éducative (PRE) d’Eragny-sur-Oise
Gouvernance : la coordination de l’action est assurée par la coordinatrice santé d’Eragny-sur-Oise.
Articulation avec d’autres politiques publiques : PRE
Coût de l’action : environ 2 600 €
Objectifs de l’action
> Sensibiliser les collégiens à la culture de l’égalité entre les sexes
> Faire réfléchir les jeunes sur les stéréotypes
> Prendre en compte le poids des représentations sociales afin de faire évoluer les comportements et habitudes
> Renforcer l’éducation au respect mutuel et à l’égalité entre les filles et les garçons
> Aborder les règles de vie en commun, le sens et le respect de la loi
Description de l’action
Le rôle de la coordinatrice santé a été de rencontrer et mettre en lien les différents acteurs autour de lutte contre les inégalités qui constitue un enjeu majeur en termes de prévention afin de développer des capacités à prévenir certaines situations portant atteinte à l’intégrité des filles et des garçons.
Plusieurs réunions de présentation, d’échanges, d’organisation se sont déroulées avec la coordinatrice santé, l’équipe éducative du collège Léonard de Vinci, le PRE, l’association de prévention spécialisée La Sauvegarde 95 et l’association En avant toute(s).
Ce travail en amont a permis la mise en place de 3 ateliers de 2h qui ont été proposés à tous les élèves de 4ème du collège Léonard de Vinci à Eragny sur Oise par l’association En avant toute(s).
Cette association lutte pour l’égalité femmes-hommes et la fin des violences faites aux femmes. Elle agit principalement auprès des jeunes. Elle œuvre pour sensibiliser et enfin changer les comportements sexistes notamment.
Le programme d’intervention a été le suivant :
> 1er février 2019 : brainstorming (déconstruction des stéréotypes sexistes à partir de la parole des élèves)
Le groupe a effectué un brainstorming en non-mixité : chacun.e a exprimé sa perception des relations filles-garçons en écrivant chacun un mot (amitié, jalousie, amour, etc.) qui ont servi de matière à débattre. Chaque groupe a préparé ensuite un compte-rendu à présenter à l’autre partie de classe. De retour en classe entière, les compte-rendus et questions ont été mis en commun afin d’ouvrir le débat collectif.
> 7 février 2019 : court métrage mettant en scène des situations que les jeunes sont susceptibles de rencontrer
La classe a été divisée en non-mixité pour débattre. Les thèmes abordés ont été la réputation, la pression des pairs, la jalousie, les agressions sexuelles, la « première fois », etc. Puis les groupes sont revenus en classe entière pour confronter les avis des deux groupes et enrichir la réflexion.
> 8 février 2019 : théâtre-forum en classe entière (dans le cadre de la semaine santé citoyenneté organisée par la collège)
Il s’agissait de rendre les élèves acteurs et de trouver des solutions face aux oppresseurs pour que les adolescent.e.s. puissent se soutenir et se défendre de manière non violente. C’était également l’occasion de les aider à repérer les adultes ressources de leur entourage.
À la fin des séances les intervenantes ont conclu par un bilan et un rappel à la loi.
Sur chaque séance, l’infirmière du collège, l’assistante sociale du collège, le PRE ou encore La Sauvegarde 95 ont été présents à tour de rôle afin que les jeunes les identifient comme des personnes ressources.
De plus, la coordination santé de la ville participe au comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté (CESC) du collège, qui est un lieu d’échange sur les actions santé.
Résultats de l’action
> Les classes ont fait preuve d’une très bonne participation globale.
> Différents débats ont eu lieu notamment autour des relations amoureuses, de la confiance, des réseaux sociaux, de l’homophobie et du viol.
> Les élèves ont des visions très différentes de ce que recouvrent ces thèmes, ce qui a permis d’aborder les questions de double standard (manière dont on juge une fille ou un garçon sur la base d’une même action) ainsi que les réputations, le jugement et la pression de groupe.
> Certains garçons ont abordé en particulier des questions autour des pratiques sexuelles et de la pornographie, traduisant un fort besoin d’en parler avec des adultes et un manque d’informations sur le sujet.
> Les questions de consentement et d’intimité sont travaillées avec une certaine difficulté : beaucoup ne comprennent pas l’intérêt de garder pour soi certaines choses intimes, et semblent considérer qu’il est naturel de tout partager avec son ou sa partenaire. Quelques débats relèvent de comportements violents, ce que les intervenants ont tâchés d’expliquer et de déconstruire.
> D’un point de vue général, les élèves ont adhéré et participé activement à ces séances. Les différentes notions et thèmes abordés ont été analysés et déconstruits. Ils ont également identifié les adultes ressources vers lesquels se tourner en cas de besoin.
> Par ailleurs, les professionnels ayant assisté aux séances ont été très satisfaits de l’intervention de cette association qui a su déconstruire de nombreux stéréotypes et proposer des schémas de pensée différents.
Perspectives
> Remise en place en 2020
Conseils pour reproduire ce projet
> Construire le projet avec toutes les parties prenantes dès le départ, notamment avec les professionnels de l’établissement scolaire, autant sur le contenu des séances que sur des questions logistiques et organisationnelles (intégration des séances dans les emplois du temps notamment).
> S’appuyer et faire participer également des professionnels du territoire en lien avec les jeunes (PRE, association de prévention spécialisée, professionnels des centres sociaux, etc.). Ces personnes pouvant être identifiées comme adultes ressources vers lesquels les jeunes pourraient s’adresser par la suite.
Repères sur le territoire
Territoire : la commune d’Eragny-sur-Oise (16 000 habitants) compte un quartier prioritaire de la politique de la ville de 1 700 habitants. Elle fait partie de la communauté d’agglomération Cergy-Pontoise.
Contrat de ville : contrat de ville de Cergy-Pontoise 2015-2020 (la lutte pour l’égalité femmes/hommes est l’un des douze enjeux identifiés)
Démarche territoriale de santé : la ville d’Eragny-sur-Oise anime un ASV, porteur de l’action présentée ici.
Aller plus loin
> Site de l’association En avant toute(s) : http://enavanttoutes.fr/
Contact référent
Hélène Puddu
Coordinatrice santé
Ville d’Eragny-sur-Oise
01 34 33 50 45
Complété le 26.03.2019